Les habitants précolombiens de la Guadeloupe
Les noms qui ont été donnés aux anciennes cultures amérindiennes de la Caraïbe, viennent de l’appellation de lieux où les archéologues ont découvert des vestiges de villages «précolombiens», c'est à dire de villages qui existaient avant l'arrivée des Européens aux Antilles, en 1492. L’emplacement d'un ancien campement ou village, s'appelle un gisement archéologique.
Les archéologues étudient toutes les traces des activités quotidiennes de ses habitants, pour comprendre comment ils vivaient à cet endroit, à un moment donné.
Ils examinent les outils de pierre ou de coquillages, et les céramiques quand il y en a. On sait ce qu'ils mangeaient, à partir de l'identification des restes alimentaires : pollens des plantes, ossements d'animaux et de poissons.
Tout ce qu'ils trouvent doit révéler à quoi ça servait. Même si les poteaux des maisons, construites en bois, ou ceux des abris temporaires, ont disparu, leurs traces, qui restent dans le sol, permettent de restituer la forme de l'habitat. Et, si tout ce qu'ils constatent à un endroit se retrouve de façon semblable à l'emplacement d'un autre village, les archéologues peuvent affirmer que les habitants des deux villages avaient la même culture.
Période précéramique. Culture ortoiroïde
Les premiers habitants de la Guadeloupe sont arrivés du continent sud-américain, en passant par Trinidad, une île proche de la côte du Venezuela. Lun des endroits où ils ont vécu, à Trinidad, se nomme Ortoire, donc on les appelle « Ortoiroides ».
Ces groupes de pêcheurs, qui étaient nomades et ne savaient pas encore fabriquer des poteries en terre cuite, ont très probablement transporté avec eux des plantes comestibles, comme le manioc amer et les patates douces.
Autour de 1600 avant notre ère, il y a eu un habitat ortoiroïde temporaire sur la Grande Terre, près de Saint-François, en Guadeloupe. Les archéologues ont repéré l'endroit grâce à la présence de coquillages consommés et d'outils en éclats de silex provenant de l'île d’Antigua, ce qui prouve qu'ils se déplaçaient d'île en île. On ne sait pas quelles langues ils parlaient. On ne sait rien de leurs croyances, ni de l'organisation de leurs petites bandes.
Remerciements
Avec l'aimable autorisation d'Henri Petitjean Roget, membre de Karib'Cultur, les textes sont extraits de son ouvrage "La Baleine aux yeux verts"